Le Nachtkalb de Colmar

Les rues de la ville de Colmar connaissent des nuits perturbées par une étrange créature, le Nachtkalb, littéralement “veau de nuit“, dont personne n’a vraiment réussi à en définir la silhouette. 

La nuit, il erre dans les rues de Colmar et prend un malin plaisir à agresser les ivrognes et autres noctambules zonant désespérément en ville. La collégiale Saint-Martin et le Koïfhus, fort en passage, sont ses lieux favoris. 

Le Nachtkalb attaque ses victimes par derrière et leur provoque des frayeurs telles que ces dernières tombent d’épuisement après leur fuite. 
Une fois rentrées chez elles, elles s’endorment et oublient toute leurs mésaventures. Au matin, elles se réveilleront piqué par de violents maux de têtes. 

La curiosité est un vilain défaut ! Malheur aux curieux qui voudraient observer la vache nocturne ! Pour témoin, un jeune étudiant fraîchement débarqué à Colmar s’est penché par la fenêtre de son appart pour tenter de l’apercevoir.

Après deux heures d’attente infructueuses, épris de fatigue, il décide d’aller dormir. Et là, voulant retirer sa tête, il sent que ça tire. Impossible pour lui de se retirer de la fenêtre.
Enflée comme un potiron, sa tête se retrouve coincée dans l’encadrement de sa fenêtre. Ses yeux sont tournés vers la rue, la bête apparaît face à lui et lui lance un clin d’œil. 
Au lever du jour, sa tête se dégonfla enfin et il put s’endormir paisiblement, se jurant de ne plus jamais tomber dans le piège de la vilaine créature colmarienne. 

Texte source : LESER Gérard. Hauts lieux de légendes en Alsace. Editions Jean-Paul Gisserot, 2018, p. 66.

L’Alsace reprend notre article juste ici ! https://www.lalsace.fr/insolite/2020/11/12/nachtkalb-la-vilaine-creature-colmarienne

Et retrouvez-ici la version contée de la légende du Nachtkalb !

La fondation de Sélestat par Schletto le géant

La ville de Sélestat a été fondée par le géant Schletto. Cette créature légendaire a arraché tous les arbres et toutes les roches de la montagne de Lièpvre pour aller les jeter dans la plaine. Après avoir amassé toutes ses ressources, il construisit un immense château fort à son image. Ainsi fût posé la première pierre de Sélestat.
Les Sélestadiens aiment raconter qu’un fragment du squelette de Schletto est exposé dans la bibliothèque humaniste.


Sources :

MAUDHUY Roger. Contes et légendes d’Alsace. Editions Place Stanislas, 2009, p. 61
STOEBER Auguste. Légendes d’Alsace. Présentée par Françoise Morvan. Editions Ouest-France, 2010

Le Chasseur de nuit

Bois de Kingersheim (68620)

Jadis, la forêt séparant Illzach et Kingersheim était bien plus grande et plus dense qu’aujourd’hui, le Chasseur sauvage, aussi appelé le Chasseur de nuit, passait avec vacarme, avec sa troupe folle ; il venait du nord allant à l’ouest jusque vers Illzach.

Bien des gens l’ont entendu. Son cri de chasse était : “Huhde, Huhdada !” et ses chiens rugissaient qu’ils n’aboyaient !

De nos jours, on ne l’entend que rarement, voir plus du tout…

Source : STOEBER Auguste. Légendes d’Alsace. Présentée par Françoise Morvan. Editions Ouest-France, 2010, p. 54.

La Pluie de crucifix

En l’an 1501, les Mulhousiens revenait alors d’une messe dominicale. Soudain, le ciel s’assombrit, presque noir. Les habitants s’évanouirent, tellement la chaleur étouffait la cité. Les cloches sonnèrent midi, des éclairs transperçaient la nuit noire, sans un bruit. L’on raconte qu’un silence de mort régna, au milieu duquel un mugissement le pourfendit. Une vache noire, aux cornes d’argent, surgie de nul part, se mit à bondir à travers les rues, qu’elle éclairait de ses naseaux dont les flammes s’élançaient.

La fin du monde était dans l’esprit de la population. Les gens s’embrassèrent sanglotant, et demandèrent le pardon de leurs fautes à toutes les places publiques. Midi et demi, le soleil reparut, d’un rouge écarlate, l’immense craquement du tonnerre rompt le silence, puis, une pluie se mit à tomber, rouge tel que le soleil, comme du sang. La terreur se ressentait sans les yeux de chacun, quand elle vit que cette pluie formait des crucifix, tuant tous ceux dont le visage ou les mains étaient atteints. Aussitôt, les prêtres et les moines annoncèrent les processions, que le bourgmestre interdit jusqu’à la fin de l’averse.

La pluie horrifiante cessa, la procession sortit de l’abbaye, et vit alors la vache noire aux cornes d’argent, qui se désaltérait dans l’étang des moines, voulut foncer sur le Saint-Sacrement, en crachant du feu. Alors, le bourreau sauta avec courage sur elle, pourfendant d’un coup la bête, de son glaive bénit.

On entendit un immense éclat de rire et quand on voulut s’approcher de l’animal abattu, le corps avait disparu. Le soleil reprit alors sa couleur normal et la température redevient supportable. Le diable, avait-il joué un nouveau tour ?

Source : LESER Gérard. De ville en ville au gré des Légendes. Editions des Dernières Nouvelles d’Alsace, 2019, p. 47.


L’adaptation vidéo réalisée en octobre pour la Semaine de l’Horreur

La reine de Saba


Les nuits peuvent être agitées à Bollwiller… Plusieurs noctambules racontent avoir croisé la très célèbre reine de Saba dans les rues de cette petite cité située pied du Grand Ballon. Peu après minuit, son carrosse d’or (semblable à un howdah) sans attelage traverse le village à toute allure. On la voit assise sur un fauteuil décoré de diamants, les cheveux au vent et vêtue d’une large tunique blanche. 

Personne n’a jamais su expliquer la raison de ses passages à Bollwiller… Mais l’Alsace est une région familière à ce personnage. A Strasbourg, une fenêtre du transept nord de la cathédrale abrite un vitrail du XIIème siècle où est représentée la rencontre entre le roi Salomon et la reine de Saba.


Source : CLAUS Camille, Une mythologie alsacienne, 1972


Le Vent soufflant autour de la Cathédrale de Strasbourg

Cette histoire se déroule sur la place de Notre Dame de Strasbourg et à l’intérieur de la Cathédrale elle-même.

On racontait que le Diable survolais l’Alsace avec l’aide du vent et qu’un beau jour, celui-ci aperçut une sculpture sur la cathédrale le représentant. Sa curiosité et sa vanité suscitées, il décida de s’en approcher mais fut surpris par la messe dominicale, l’emprisonnant à l’intérieur de l’édifice.

Le vent ne voyant plus son maitre, attendis et attendrais encore aujourd’hui la venue du diable hors de la cathédrale, hurlant et soufflant pour montrer son mécontentement. Le diable, quand à lui, toujours emprisonné, formerais un courant d’air au niveau du pilier des anges.