Le Sapin de Noël

Vous connaissez sans doute le grand sapin de la Place Kléber à Strasbourg, installé chaque année pour marquer les fêtes.

Mais savez-vous comment est née la coutume de l’Arbre de Noël ?

La décoration d’un sapin pour fêter Noël trouve son origine en 1521, lorsqu’un comptable de la ville de Sélestat mentionne la dépense de 4 schillings pour rémunérer les gardes forestiers chargés de surveiller la forêt de la cité. Il s’agit d’une des premières mentions écrites d’un arbre de Noël de l’Histoire (en 1492, à Strasbourg, un texte de l’Oeuvre Notre-Dame mentionne l’achat de 9 sapins pour décorer les paroisses de la ville et célébrer la nouvelle année). A Sélestat, le texte du comptable évoque la possibilité pour les habitants de venir chercher un sapin gratuitement dans la forêt communale, afin qu’ils l’accrochent aux plafonds des églises et de leurs habitations.
Au XVIème siècle, les ornements étaient des éléments naturels, tels que des pommes rouges, qui représentaient le fruit de la tentation, croqué par Eve et Adam dans le jardin d’Eden (Episode 3 de la Genèse, Ancien Testament). Des hosties étaient aussi accrochées, qui symbolisaient la rédemption des Hommes.

Mais c’est bien avant le christianisme que des arbres sont décorés pour célébrer un évènement. Les Celtes marquaient le solstice d’hiver avec le sapin, arbre vénéré pour sa résistance au froid. Les Romains ornaient leurs fenêtres avec des branches de sapin, toujours vertes, pour honorer le dieu Janus. Janus est bicéphale, il a une tête tournée vers le passé et une autre vers l’avenir. Il est le dieu des choix, des passages, des fins et des débuts. Il était fêté après le solstice d’hiver, lorsque les journées se rallongent et que la fin de l’année approche.

Symbole de renouvellement chez les Romains à l’Antiquité, de rédemption et de péché chez les chrétiens au Moyen-Âge, le sapin s’est progressivement imposé dans l’espace rhénan à partir du XVIème siècle. Les bourgeois partisans de la Réforme protestante vont s’emparer de la coutume du sapin afin de se différencier des foyers des familles catholiques qui célébraient la Nativité par une crèche.

Limité au Saint-Empire romain germanique, c’est seulement à partir du début du XIXème siècle que la tradition du sapin va se développer dans toute l’Europe. En premier lieu, les familles nobles ayant des liens avec les cours germaniques vont adopter la tradition, comme la duchesse d’Orléans, Hélène de Mecklembourg-Schwerin, marié au fils aîné de Louis-Philippe Ier (le dernier roi français et acteur de la Monarchie de Juillet).
Chez les Britanniques, Albert, le mari de la reine Victoria et aussi duc de Saxe-Cobourg-Gotha encouragea la coutume issue de sa région originelle.
Dans les années 1870, la tradition va s’exporter au-delà des Vosges pour s’implanter dans la plupart des maisons françaises.
Au cours des siècles, les pommes ont progressivement été remplacées par des bougies ou des roses en papier, jusqu’à aujourd’hui où les types de décorations sont nombreux.


Au nom de l’amitié alsaco-lorraine

Les grands sapins de Strasbourg, érigés chaque année sur la place Kléber, ont connu bien des déboires. Notamment en 2017, lorsque la cime du premier sapin installé s’est brisée à la suite d’une rafale de vent.

Un nain vosgien, mécontent d’être réveillé par le vacarme causé par la tronçonneuse et dépossédé de son habitat naturel (car se réfugiant dans le sapin pour faire face au froid), est parti hurler de bon matin dans les rues de Strasbourg pour manifester sa colère. Cette vidéo atteste de l’évènement.
Bien heureusement, la créature a été attrapée par les agents du service technique et a bénéficié d’un programme de réintroduction dans la forêt vosgienne. Peu rancunier, les nains ont donné un sapin de remplacement (vidé de tout habitant) en guise d’offrande à Strasbourg. De plus, ce geste a permis de renforcer la solidarité alsaco-lorraine.
Depuis, un arbre vosgien de plus de 30m trône chaque décembre place Kléber afin d’honorer les fêtes de fin d’année.

Le grand sapin de Strasbourg illuminé photographié par Ataraxie Photographie, jeune photographe strasbourgeoise !


Sources :

KREBS Jean-Paul, La véritable histoire du sapin de Noël et de ses décorations, Bons baisers du Rhin Supérieur :
https://bons-baisers-du-rhin-superieur.com/2019/12/21/la-belle-et-veritable-histoire-du-sapin-de-noel-et-de-ses-decorations/

CABIÉ Robert, Noël, Encyclopædia Universalis [en ligne] : http://www.universalis-edu.com.acces-distant.bnu.fr/encyclopedie/noel/

Article Wikipédia Sapin de Noël : https://fr.wikipedia.org/wiki/Sapin_de_Noël#cite_note-14

Vidéo :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-saga-du-grand-sapin-continue-2e-arbre-terre-1362661.html

Le Nachtkalb de Colmar

Les rues de la ville de Colmar connaissent des nuits perturbées par une étrange créature, le Nachtkalb, littéralement “veau de nuit“, dont personne n’a vraiment réussi à en définir la silhouette. 

La nuit, il erre dans les rues de Colmar et prend un malin plaisir à agresser les ivrognes et autres noctambules zonant désespérément en ville. La collégiale Saint-Martin et le Koïfhus, fort en passage, sont ses lieux favoris. 

Le Nachtkalb attaque ses victimes par derrière et leur provoque des frayeurs telles que ces dernières tombent d’épuisement après leur fuite. 
Une fois rentrées chez elles, elles s’endorment et oublient toute leurs mésaventures. Au matin, elles se réveilleront piqué par de violents maux de têtes. 

La curiosité est un vilain défaut ! Malheur aux curieux qui voudraient observer la vache nocturne ! Pour témoin, un jeune étudiant fraîchement débarqué à Colmar s’est penché par la fenêtre de son appart pour tenter de l’apercevoir.

Après deux heures d’attente infructueuses, épris de fatigue, il décide d’aller dormir. Et là, voulant retirer sa tête, il sent que ça tire. Impossible pour lui de se retirer de la fenêtre.
Enflée comme un potiron, sa tête se retrouve coincée dans l’encadrement de sa fenêtre. Ses yeux sont tournés vers la rue, la bête apparaît face à lui et lui lance un clin d’œil. 
Au lever du jour, sa tête se dégonfla enfin et il put s’endormir paisiblement, se jurant de ne plus jamais tomber dans le piège de la vilaine créature colmarienne. 

Texte source : LESER Gérard. Hauts lieux de légendes en Alsace. Editions Jean-Paul Gisserot, 2018, p. 66.

L’Alsace reprend notre article juste ici ! https://www.lalsace.fr/insolite/2020/11/12/nachtkalb-la-vilaine-creature-colmarienne

Et retrouvez-ici la version contée de la légende du Nachtkalb !

La fondation de Sélestat par Schletto le géant

La ville de Sélestat a été fondée par le géant Schletto. Cette créature légendaire a arraché tous les arbres et toutes les roches de la montagne de Lièpvre pour aller les jeter dans la plaine. Après avoir amassé toutes ses ressources, il construisit un immense château fort à son image. Ainsi fût posé la première pierre de Sélestat.
Les Sélestadiens aiment raconter qu’un fragment du squelette de Schletto est exposé dans la bibliothèque humaniste.


Sources :

MAUDHUY Roger. Contes et légendes d’Alsace. Editions Place Stanislas, 2009, p. 61
STOEBER Auguste. Légendes d’Alsace. Présentée par Françoise Morvan. Editions Ouest-France, 2010

La reine de Saba


Les nuits peuvent être agitées à Bollwiller… Plusieurs noctambules racontent avoir croisé la très célèbre reine de Saba dans les rues de cette petite cité située pied du Grand Ballon. Peu après minuit, son carrosse d’or (semblable à un howdah) sans attelage traverse le village à toute allure. On la voit assise sur un fauteuil décoré de diamants, les cheveux au vent et vêtue d’une large tunique blanche. 

Personne n’a jamais su expliquer la raison de ses passages à Bollwiller… Mais l’Alsace est une région familière à ce personnage. A Strasbourg, une fenêtre du transept nord de la cathédrale abrite un vitrail du XIIème siècle où est représentée la rencontre entre le roi Salomon et la reine de Saba.


Source : CLAUS Camille, Une mythologie alsacienne, 1972


L’Homme-Volant

En plein coeur de la vallée de Kaysersberg, entre les vignes fructueuses et la forêt profonde, on transmet depuis de nombreuses générations l’histoire de l’Homme-volant. 

Derrière ce nom se cache l’aventure fantastique d’un jeune vigneron kaysersbergeois.
Un jour de vendange, après avoir accompli le dur labeur de la récolte, une charmante jeune fille proposa au saisonnier de goûter un raisin fort appétissant. Se laissant ainsi charmé par la proposition de sa nouvelle amie et rempli de fougue, il croqua vigoureusement dans le fruit.
Immédiatement après la première bouchée, il ressentit une chaleur monter en lui, et des ailes se mirent à sortir de son dos. Rapidement, il fût porté dans les airs, longeant la cime des arbres et s’élançant à travers la vallée. Après avoir survolé le village, son périple se termina par-delà la rivière, sur une colline opposée au vignoble, en plein coeur de la forêt.
Après avoir atterri, il tomba dans un profond sommeil qui allait durer plusieurs semaines. On raconte que son vol plané fût si épuisant qu’il en resta malade toute sa vie.

Pour commémorer cet évènement, les kaysersbergeois ont construit deux petites chapelles, une au bord des vignes et une seconde à l’endroit où il s’est posé, dans la forêt.
Ces Flieger-Kapelle sont encore visibles aujourd’hui.

Flieger-Kapelle de la rue de la Flieh à Kaysersberg
Atterrissage de l’Homme-volant au coeur de la forêt de Kaysersberg

Sources :

BRAUN Annette, Oratoires, chapelles, croix et calvaires sur le ban de Kaysersberg, Annuaire des 4 sociétés d’Histoire de la vallée de la Weiss de 2001, p. 48 à 50.
TROXLER Hermann Joseph. Légendes, Contes et Récits d’Alsace. En suivant la route des vins. Editions du Bastberg, 1994, p. 147.
STOEBER Auguste. Légendes d’Alsace. Présentée par Françoise Morvan. Editions Ouest-France, 2010, p. 96.

Les sorcières du Mont Saint-Michel

Mont Saint-Michel – Saint-Jean-Saverne (67700)

On raconte que la chapelle Saint-Michel est le lieu d’événements mystiques. C’est dans ce lieu de pèlerinage que des rassemblements obscurs se seraient effectués, sur le rocher tabulaire. Des sorcières se rencontraient apparemment en s’asseyant dans le creux de la roche. Dans la grotte se faisaient enfermer les sorcières punies. C’est en outre depuis ce rocher que les sorcières prenaient leur envol.