Cigognes : Le service postal de bébés

Suite à l’annonce du confinement en Alsace, nous avons pu constater une nette augmentation de la demande de natalité dans la région. Le service local propose donc une solution innovante afin de désengorger les hôpitaux civils. Lumière sur cette initiative étonnante.

Envol du drone autoguidé « Stork », photographie de Henrik Hansen sur Unsplash

Tout naturellement au vu de l’importance de l’écologie dans la société civile, un service public naturel a été développé spontanément. La livraison des nourrissons par drones traditionnels ou bien encore appelés « cigognes autoguidées ».

Encore mieux qu’Amazon, cette solution respectant les normes sanitaires en rigueur va faire grand bruit! J’en suis certain !

Un habitant du Centre Alsace

Ces drones (ou Stork en alsaciens) possèdent des ailes blanches et noires pour une visibilité accrue en temps de pluie. Leur bec rouge permet de les remarquer dans le brouillard de saison. Vous pourrez donc aisément les distinguer d’un avion ou d’un ballon de baudruche annonçant le genre de l’enfant.

L’origine de l’initiative

Eclosion d’un chou cabus principalement utilisé dans la fabrication du chou à choucroute, photographie de Isara Somboon sur Unsplash

A l’origine de ce projet détonnant se trouve une problématique très terre à terre. Avant cela, la tendance était de récolter les enfants dans les choux cabus (voir ci dessus). Cependant, les maraichers locaux se plaignent de la baisse de rendement que cette activité entraine. La récolte des bébés se faisant au détriment du chou à choucroute.

Les cigognes interviennent donc à ce moment précis. Le service allège la pression exercée sur les producteurs tout en s’adaptant aux contextes urbains. La livraison par les airs permettant de désengorger les centres villes.

Comment profiter de ce service ?

C’est beaucoup plus simple que ce que l’on pourrait bien penser ! Il suffirait d’un morceau de sucre et d’un rebord de fenêtre. Explications.

Exemple de sucre raffiné pouvant être mis à disposition, photographie de Mae Mu sur Unsplash

Toute personne voulant disposer de ce service doit donc suivre les recommandations suivantes. Il vous faut disposer un morceau de sucre en évidence sur le rebord d’une fenêtre au niveau de la rue ou tout autre endroit accessible. Celui-ci peut s’apparenter à un timbre fiscal s’achetant en Tabac Presse.

Nous n’avons pas eu d’information sur le type de sucre à utiliser. Nous vous recommandons cependant d’utiliser du sucre provenant de l’exploitation régionale. Les sucres de la région se seraient plus digestes pour nos amies ailées.

Que faire en cas de retard ?

Si vous avez des réclamations liées au retard d’une livraison effectuée, nous vous prions de vous renseigner auprès d’un organisme compétent à cette adresse.

Si cet organisme n’a pas pu vous aider, vous pourrez retenter votre chance à nouveau cet hiver. Il faut cependant compter pas moins de 9 mois avant qu’une nouvelle livraison puisse être effectuée.

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L’Homme-Volant

En plein coeur de la vallée de Kaysersberg, entre les vignes fructueuses et la forêt profonde, on transmet depuis de nombreuses générations l’histoire de l’Homme-volant. 

Derrière ce nom se cache l’aventure fantastique d’un jeune vigneron kaysersbergeois.
Un jour de vendange, après avoir accompli le dur labeur de la récolte, une charmante jeune fille proposa au saisonnier de goûter un raisin fort appétissant. Se laissant ainsi charmé par la proposition de sa nouvelle amie et rempli de fougue, il croqua vigoureusement dans le fruit.
Immédiatement après la première bouchée, il ressentit une chaleur monter en lui, et des ailes se mirent à sortir de son dos. Rapidement, il fût porté dans les airs, longeant la cime des arbres et s’élançant à travers la vallée. Après avoir survolé le village, son périple se termina par-delà la rivière, sur une colline opposée au vignoble, en plein coeur de la forêt.
Après avoir atterri, il tomba dans un profond sommeil qui allait durer plusieurs semaines. On raconte que son vol plané fût si épuisant qu’il en resta malade toute sa vie.

Pour commémorer cet évènement, les kaysersbergeois ont construit deux petites chapelles, une au bord des vignes et une seconde à l’endroit où il s’est posé, dans la forêt.
Ces Flieger-Kapelle sont encore visibles aujourd’hui.

Flieger-Kapelle de la rue de la Flieh à Kaysersberg
Atterrissage de l’Homme-volant au coeur de la forêt de Kaysersberg

Sources :

BRAUN Annette, Oratoires, chapelles, croix et calvaires sur le ban de Kaysersberg, Annuaire des 4 sociétés d’Histoire de la vallée de la Weiss de 2001, p. 48 à 50.
TROXLER Hermann Joseph. Légendes, Contes et Récits d’Alsace. En suivant la route des vins. Editions du Bastberg, 1994, p. 147.
STOEBER Auguste. Légendes d’Alsace. Présentée par Françoise Morvan. Editions Ouest-France, 2010, p. 96.

Les frères Ribeaupierre – Ribeauvillé

Deux frères issus de la noblesse avaient une très bonne relation et vivaient chacun dans un château l’un en face de l’autre ; le château de Girsberg et le Saint-Ulrich. Leur plaisir commun était la chasse. Comme tout frère, il leur arrivait de se disputer, mais leur conflit ne durait jamais bien longtemps.

Chaque matin, le premier qui se réveillait lançait une flèche à la fenêtre de son frère pour lui faire savoir qu’il était debout et le réveiller à son tour. 

Un jour, le cadet tomba amoureux de la fille du chef des musiciens ambulants de la région. Son frère aîné devint furieux en disant à son frère que cela ne respectait pas leur rang hiérarchique. Il demanda à son frère de revenir à la raison et chacun retourna dans leur château sans plus un mot. 

Le soir, chacun réfléchit aux paroles de l’autre et ils eurent chacun l’intention de se faire pardonner le lendemain matin. Ils avaient prévu avant leur dispute d’aller à la chasse ensemble.

Au lever du soleil, le plus jeune des frères se réveilla avant son aîné. Afin de lui dire qu’il était prêt, il envoya un flèche en direction du volet de la chambre de son aîné. Tragiquement, c’est au même moment que son frère ouvrit à son tour la fenêtre et reçut droit dans le cœur la flèche qui était uniquement censée le réveiller. Horrifié et rempli de douleur, le cadet s’enfuit à jamais dans la forêt.

Depuis ce jour malheureux d’octobre, il est dit qu’on entendait le bruit d’une longue chasse autour des deux châteaux des frères. Ce n’est que plusieurs années suivant la tragédie qu’un descendant des musiciens ambulant prit la décision de composer une chanson afin de faire appel à Notre-Dame de Dusenbach.

Au moment ultime, il prit son violon, entama sa composition et demanda l’attention de l’esprit des deux frères maudits. À ce moment, les bruits de la nuit hantée s’évaporèrent et ces montagnes furent à jamais libérées.

Sainte Odile

Si on ne connaît pas la légende, tout le monde a au moins entendu parler du Mont Sainte-Odile. Laissez-moi vous conter une histoire qui nous ramène des centaines d’années en arrière, au courant du VIIIe siècle. Un duc, Edichon- Adalric et une duchesse, Bereswinde, eurent une fille aveugle de naissance. Adalric n’était pas du tout content, car il voulait un garçon. Le bébé fut alors confié à un couvent de Bourgogne.

À douze ans, la fillette fut baptisée “Odile” par un évêque qui avait eu la mission de le faire dans un de ses rêves.  Par miracle, la jeune fille retrouva la vue. 

Elle voulut rencontrer son père, qui refusa. L’un de ses frères l’aida tout de même en la ramenant à l’habitation familiale. Ayant été contre l’accord de leur père, le frère fut tué sous un élan de rage.

Regrettant son acte, il autorisa Odile à rester à condition qu’elle marie un prince. Celle-ci ayant prêté serment à Dieu, refusa et s’enfuit. Elle trouva refuge dans les roches d’une montagne de la Forêt-Noire. 

Miraculeusement touché par le divin, son père offrit à sa fille le château du Hohenbourg. C’est à cet endroit qu’elle fit construire le Mont-Sainte-Odile. Elle fit apparaître une source d’eau d’un rocher et remplit ses journées de prières et d’aide au personnes souffrantes ou par charité. Elle pria souvent pour sauver l’âme de son père dans ce qu’on appelle “la chapelle des larmes”.

Aujourd’hui encore, bien des personnes ayant des problèmes de visions viennent effectuer un pèlerinage à la source miraculeuse de la patronne de l’Alsace.